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lundi 24 avril 2017

Et si la roue n'en été pas une ?

Vous m'avez étonné.


Je me suis toujours demandé s'il exister un certain équilibre. Pas forcément une force supérieure qui s'engage à ce que chacun reçoive autant de bien que de moins bien, plutôt en terme de statistique. Statistiquement on a une chance sur deux pour que quelque chose de bien ou de mauvais nous arrive à chaque moment de notre vie. Statistiquement, sur le nombre infini de chose qu'il nous arrive par jour, il est impossible que le tirage BON ou PAS BON soit le même à chaque fois, c'est du hasard. Sauf que le fin statisticien que je suis sait que ce genre de tirage au sors est réparti très précisément en cloche. Il y aura donc une majorité de genre au milieu, avec autant de bon que de pas bon, et plus on se rapproche du côté 100% bon ou 100% pas bon, plus les effectifs seront réduits. Pour une illustration plus simple, imaginons deux jetons de couleur, l'un bleu, l'autre rouge. supposons que l'on tire au sort un jeton deux fois de suite. On pourrait avoir : bleu puis rouge, bleu puis bleu, rouge puis rouge ou rouge puis bleu. On a donc 50% de chance d'en avoir un de chaque alors qu'on a que 25% de chances d'en avoir 2 rouges ou deux bleus. Remplacez le rouge par ce qui nous arrive de bon, le bleu par ce qui nous arrive de mauvais, remplaçons les deux tirages par les milliard de choses qui nous arrivent tous les jours et vous voyez ce que ça donne. Tirez toujours le bon numéro c'est quasiment impossible, de même que le bon. C'est ce que les gens traduisent par "la roue tourne" ou "les choses s'équilibre". Non en fait on a juste besoin d'attendre que le grand manitou (ou le destin plutôt, ça fait moins superstitieux) tire un jeton de l'autre couleur. Mais franchement, moi, je trouve que ça fait un moment qu'il tire la mauvaise couleur. C'est aisé de croire que le monde et la vie son régis par des statistiques, ça se comprend les statistique, ça se touche, ça donne de l'espoir quelque part. Mais la question qui se pose c'est quel est la part de l'humain dans le tirage, quelle implication ou influence (si tant est que l'on en ait une) avant nous sur le tirage ? Pouvons nous par nos faits et idées influencer le tirage ? Je ne sais pas. Je pense que je l'ai eu cru à un moment. Je pense que je ne crois plus en grand chose à ce moment même. 
A l'opposé, ma théorie des vase communiquant supposait un taux de bon et de mauvais constant simplement réparti différemment selon nos (ou du moins mes) propre(s) choix. Pourtant, si j'avais à un moment l'impression de pouvoir choisir quel vase je remplissais davantage au détriment d'un autre, actuellement j'ai l'impression de m'acharner un vas qui fuit. Ce vase qui fuit pompe toute l'eau des autres vases. Ils sont vides. J'essaie de les remplir avec d'autres choses, je n'ai plus assez d'eau alors j'y mets tout ce que je peux pour compenser, mais ce n'est pas pareil, ça marche un temps puis ça arrête de fonctionner alors j'en mets encore plus, puis de tout et n'importe quoi, ça part en vrille total. A tel point que certains de ces vases ont même on était brisés en route, et ne seront certainement plus jamais utilisable. On pourrait essayer de les recoller, mais ils ne seront plus jamais pareil. Il garderont toujours cette affreuse cicatrice en plein milieu de la figure qui nous rappellera en permanence que nous avons perdu. Alors que choisir ? La cicatrice affreuse nous rappelant notre échec tous les jours ? Ou vaut - il mieux renoncer, jeter les morceaux et espérer oublier ? 
Quoiqu'il soit pour l'instant, je ne tire que des mauvais jetons et remplis un vase qui fuit. Espérons que la roue tourne. 

"Nous sommes des animaux particulièrement égoïstes 
qui se débattent sur la terre et comme nous avons un cerveau 
on fait tout ce qu'on peut pour a l'occasion aspirer à autre chose 
et échapper à cet enfer"

mardi 18 avril 2017

Quinze


A écouter en boucle.


Il y a souvent un sens à chaque mots dans ce que j'écris ici. Souvent, il y a des choses cachés, des choses assez invisible si on ne sais pas vraiment de quoi il est question. Mais pendant les 2870 jours, j'arrivais à parlais librement. De manière camouflée et souvent incompréhensible mais je parlais. Là j'ai l'impression que j'en arrive au point où je n'ose même plus écrire, je m'auto censure.

Souvent écrire me faisait du bien, me soulager pour quelques jours où du moins quelques heures. J'ai l'impression que c'est de plus en plus inutile. Un peu comme tout le reste en fait. J'ai l'impression que cela fait 5 ans que je m'attelle à détruire tout ce que j'avais construit. C'est un peu extrême peut être, il y a eu des choses positives ces 5 ans. Mais en comparant point par point un week end comme celui là et un week end il y a 5 ans, je me dis que je me suis perdu en route.

J'avais accepté le marché, j'avais accepté de tout mettre de côté, j'avais simplement garder 2 petites heures à moi. Et je m'étais promis de tenir. Bien sûr en éternel insatisfait que je suis j'ai essayé de garder le reste aussi, mais je me suis vite rendu compte que ça ne marchait pas, alors j'ai capitulé, et j'ai effacé tout le reste, tout ce qui fait qu'à présent "le malheur des autres ne m'atteint pas", ni rien d'autre d'ailleurs. Je pense qu'inconsciemment j'ai fait le choix de tout occulter, parce que sinon, c'était pas possible. Alors apparement d'un point côté ça a été plutôt efficace, mais je ne savais pas que ce que ça ferait de moi ... A cette époque là, j'ai blindé tous les aspects de ma vie source de perte de temps et de manque de concentration. Tout sur ces deux heures. Peu après, j'ai découvert un autre moyen de profiter de la vie, un autre échappatoire, qui fait du bien au moral, qui occupe l'esprit, mais qui le fait aussi souffler. Quel que soit la forme que prenait celui ci, les 2h ont perduré, je me l'étais promis.

Finalement, j'ai échoué. Et je crois que c'est là que tout a empiré. Je filais déjà du mauvais coton, mais ça passait. Je crois que ça a été le coup de grâce, ce coup à l'arrière des genoux quand on ne tient pas debout, ce poing dans la face marquant la fin d'un combat de boxe. Depuis, je patauge. Je patauge dans un univers que je ne comprends plus. Je n'ai plus de repère, il ne me restait pas grand chose d'intact, j'avais tout sacrifié, plus ou moins, mais tout avait souffert. Là, j'avais plus rien. Je me suis demandé ce qu'on pouvait perdre quand on avait plus rien, quand on ne contrôlait plus rien. Je crois qu'en fait, on se perd soit-même.

Ma mère m'a souvent dit qu'elle avait peur quand je sortait "parce que j'ai vu un reportage à la télé qui disait que ce sont dans les cursus avec le plus de pression que les déboires sont les pire, justement parce qu'il faut éliminer toute cette pression". Alala, ma petite maman, je t'aime. Mais quelque part je pense qu'elle (ou France5 peut importe) a raison. Moi j'avais de quoi évacuer, puis encore une fois, les exutoires ont pris un virage assez brutal ces derniers temps. Et je ne sais que penser du résultat. Peut être que je réfléchis trop. Peut être que tout est raison de prise de tête chez moi, peut être. Mais quand on arrive à penser oui et non en même temps, je me dit que ça mérite quand même réflection. Je pense qu'il doit y avoir une hiérarchie dans les arguments et qu'il existe donc forcément une réponse, une solution à tout, un équilibre. Du moins j'ai envie d'y croire, parce que sinon, je suis dans la merde. Le problème, c'est que même s'il existe, je ne le trouve pas. Je me dis qu'il y a forcément un moyen d'être heureux, et ça peut paraitre étrange de me voir écrire ça, mais c'est justement parce que je prie pour qu'il y ait une solution que je me démène à la trouver et qu'à chaque désillusion je sombre.

J'ai rapidement compris que souvent il fallait toucher le fond pour pouvoir remonter. Ca souvent été vrai pour moi, dans plein de domaines, dans pleins de circonstances. Penser que ma vie n'as plus de sens après une soirée non reconduite en charmante compagnie c'est démesurée, mais deux jours après c'est passé. Certains auraient peu être eu un petit coup de blues quelques semaines, moi je dramatise, je touche le fond et je remonte plus vite. C'est comme ça que j'ai appris à fonctionner. Là j'ai l'impression que depuis des mois je me me force à garder la tête hors de l'eau (il va sans dire qu'actuellement je suis plus souvent en apnée qu'autre chose, mais bon) et le pire, c'est que les vents changent mais ne s'arrêtent pas pour autant. Je me suis demandé ce que ça ferait d'arrêter de réfléchir, de se battre et de toucher le fond. Alors ces derniers jours, je me suis laissé couler. La chute a été très longue. Et le pire, c'est que je n'ai pas trouvé le fond. Je ne sais même pas si j'aurais assez d'air pour remonter, je vous dirais ça dans la semaine, mais j'espère, je ne veux surtout pas mourir noyé là où j'ai plongé cette fois.

Je garde cette impression malsaine que rien n'a de sens, rien n'a d'importance, je suis une route sans que la destination n'ait une importance, ni la destination, ni les paysages, la manière dont j'y vais. J'ai l'impression que tout est illusion, que plus rien n'arrive à me donner le gout du plaisir. Je vis d'illusion et d'auto-persuasion. J'ai l'impression quoique je fasse (souvent dans l'excès je l'accorde, mais j'ai abord essayé la modération, ça ne marchait pas non plus) le résultat abouti toujours à une petite bactérie silencieuse qui me ronge juste assez lentement pour que ça passe presque inaperçu. Je ne saurais dire quand ça a commencé ni jusqu'où ça va allait. Mais là depuis plusieurs articles déjà, je le dis et le redis, j'ai peur. J'ai rarement eu peur de moi, peur de voir ce qu'il pouvait y avoir en moi, peur de ce que je pouvais devenir. Là c'est le cas. Peut être que je me plains pour rien. Peut-être, surement. Mais quelque chose ne va pas, le sens. Je pense que je ne suis pas aussi fort que je le pensais, et cette fois, je crois pas que j'y arriverais seul. Mais je ne vois pas comment enlever l'arrière goût de cendres que j'ai dans la bouche à longueur de journée. J'ai la bouche sèche. Et je suis épuisé.

Courrier dicté en présence du patient, non relu

"We take all kinds of drugs
it's our way to pretend
that we enjoy the life we've got
sometimes it hurts to pray
to god and other saints"