Je ne sais pas trop si c'est un exutoire ou un point final.
Je ressentais juste le besoin d'écrire. Ca faisait longtemps. Et j'espère que
tu ne liras pas.
Depuis un mois se bousculent dans ma tête des idées, des
scénarios, des ressentis et je ne suis pas sûr de la manière dont je dois les
interpréter. Je ne sais même pas si je dois leur prêter attention. Je ne
saurais donner l'origine de tout ce processus, ni même classer les différents
éléments
pour savoir s'ils sont des causes ou des conséquences. Je ne sais pas
grand-chose en somme. Mais je sais que c'est plus pareil.
Je sais aussi que je t'en veux. Je t'en veux parce que même
si je risque d'en souffrir bien moins que toi, je subis le processus. Je ne
sais pas si tu es l'entier responsable, ce que je sais c'est que tu as tiré en
plein dans l'un des meilleurs atouts que tu avais. Tu as éclaté la meilleure
bouée dont nous disposions et maintenant je me noie. Il reste quelques petits
débris flottants par-ci par-là, mais j'ai de plus en plus l'impression que je
coule. Je n'ose te blâmer parce que la bouée n'aurait peut être pas suffit.
Mais ce n'et pas une raison pour autant. Je ne peux te blâmer, mais je peux
t'en vouloir. Et je t'en veux.
Je t'en veux à toi plus qu'à un autre. Parce que toi tu étais
parfait. N'est-ce pas là le comble de l'absurde ? En vouloir davantage à
quelqu'un qui fait un seul petit faux pas justement parce que d'habitude il n'en fait pas
? Cela veut-il dire que j'aurais davantage passé l'éponge avec un connard ?
J'ai envie de vomir mais je pense malheureusement que oui … Tu n'imagines même
pas à quel point je m'en veux de penser ça. Mais je crois qu'il y a une
symbolique derrière tout ça. Tu étais droit, irréprochable et tu me donnais
envie de l'être au moins tout autant, pour toi. Maintenant ma représentation de
toi à changé, tu es juste quelqu'un d'exceptionnel, probablement la personne la
plus gentille que je connaisse au monde, mais maintenant tu es plus humain
qu'avant. J'ai perdu quelque chose dans l'histoire. Et je t'en veux pour ça. Tu
as troqué ton éclat qui me plaisait tant chez toi pour quelques photos et j'ai
l'impression que c'est ça qui ne passe pas. Tu as perdu ta plussoyance à mes
yeux.
Je t'en veux également d'avoir préféré faire profiter un
autre plutôt que moi quand je te le demandais. Et maintenant que je n'ai pas eu
le privilège d'ouvrir le bal, passer en second me dégoute et fat tout remonter
à la surface. Alors je me prive de quelque chose que j'aime beaucoup. Le
paradoxe étant que si je cède à mes pulsions en acceptant de passer second je
me remémore des images que j'aurais préféré ne jamais voir, mais si je les
ignore pour me préserver, je ressens un manque que j'attribue directement à ce
que tu as fais. Dans les deux cas, je ne peux échapper de repenser à tout ça. Je
suis pris au piège.
Je t'en veux parce que même si ce n'est pas à l'origine de
mon détachement, comme je te l'ai dit ça ne m'aide pas, au contraire. Je me dis
que je dois rester droit et irréprochable pour toi, faire une croix sur quelque
chose qui me plaisait quand même un peu, pour toi. Toi qui n'a pas su le faire
pour moi. Je me dis que sans tout ça je serais probablement dans la même
situation de doute, mais à la place de t'en vouloir pour tout ça je
m'accrocherais à l'idée que je dois être aussi droit et parfait que toi. Mais ce
n'est plus le cas. Et pour ça, je t'en veux, encore une fois.
Je ne sais pas si je vais réussir à passer au dessus, il y a
la distance, l'absence, certes. Mais ce n'est pas tout. Et maintenant, comme je
te disais, ce n'est plus pareil. J'ai énormément d'affection et de
considération pour toi, tu restes et resteras plein de qualités, mais quelque
chose à changé et ça, malheureusement je crois que je ne peux pas aller contre.
Et pourtant, dieu sait que je le voudrais. Continuer, comme l'an dernier,
continuer de profiter avec toi, savoir que je pourrais t'avoir près de moi le
soir en me couchant. Mais comme je le disais, je ne suis pas sûr que la simple
suppression du facteur distance suffise à nous ramener quelques mois en
arrière.
Cette idée que plus rien ne sera jamais pareil, que quelque
chose est cassé et ne sera jamais plus comme avant me tourne en tête depuis un
mois. Comme cette chanson publicitaire énervante qu'il est impossible
d'éliminer. Cette idée que je ne peux ignorer ou choisir d'oublier. C'est très
coriace une idée. C'est une chose évolutive et expansible. Le problème est que
cette idée là prend de plus den plus de place dans ma tête. Et plus elle fait
son chemin, plus elle se nourrit de petits détails jusque là oubliés.
Beaucoup de choses qui ont rendu les deux derniers mois
encore plus compliqués. Beaucoup de voix dans ma tête qui se permettaient de
dire que je devais tenir pour quelqu'un à qui j'en veux alors qu'à une semaine
près elles m'auraient supplié de tenir pour une personne extraordinaire.
Je te blâme énormément dans les derniers paragraphes mais je
ne t'en veux pas viscéralement. C'est simplement un arrière goût amer. Je sais
que je suis également bien impliqué dans mon détachement. Tout d'abord par mon tempérament,
que je ne peux malheureusement pas contrôler. Je sais bien qu'il n'est pas
normal, ou du c=moins commun, de se détacher spontanément en cas d'absence.
C'ets peu être un mécanisme de défense pour ne pas souffrir du manque, je ne
saurais l'expliquer. J'ai pu l'expérimenté déjà plusieurs fois par le passé, je
dois reconnaitre que c'est quelque chose qui me terrifie. Mais quoiqu'il en
soit, c'est comme ça que je fonctionne et je m'excuse de te faire autant de
mal. Je sais aussi que je n'ai pas été
tendre avec toi ces dernières semaines, pour essayer de te préparer à une
éventuelle fin, que tu le sentes venir car tu me semblais être dans le déni le
plus complet que les choses n'allaient pas dans le bon sens. J'ai été méchant,
encore une fois je m'en excuse. J'espère que ça pourra t'aider si les choses
tournent mal ou mieux que tu me pardonneras si elles tournent bien. J'ai donc
également beaucoup de tords dans cette situation, je suis peut être même le
seul responsable, essayant juste de te trouver de faux tords. Mais je pense
quand même avoir bien trop d'estime et d'affection pour toi pour ne pas faire
ça.
Quoiqu'il en soit, jusqu'à présent tu as été un petit copain
admirable et adorable et je ne regrette ni ne regretterais jamais tout ce que
l'on a déjà vécu. J'ai envie de croire que ce n'est pas encore fini, malheureusement,
j'ai l'impression que mes sentiments ont changés ainsi que cette idée qui
tambourine dans mas tête, me disant que plus rien ne sera jamais comme avant.
Et contre ça je ne peux rien…
Moi
probablement bientôt seul
"Qu'y a-t-il de plus résistant comme parasite ?
Une bactérie ? un virus ? un ver solitaire ?
Une idée !
Plus résistante et contagieuse. Une fois que l'idée s'est installée dans l'esprit, il est presque impossible de l'éradiquer. Une idée arrivée à maturité à intelligibilité, elle s'enracine là-dedans. Quelque part."