Dites-moi, j’ai besoin de savoir, dites-moi comment ça va
finir. Il m’arrive de m’asseoir dans l’herbe, au bord de l’eau, de penser, de
m’imaginer ce qu’il pourrait nous arriver. Et trop pleins d’hypothèses se
bousculent dans ma tête sans que je ne sache vraiment laquelle privilégier. J’ai
peur, en permanence. J’ai peur d’avoir mal et surtout j’ai peur de te perdre.
Peut - être un jour, sans savoir pourquoi, un dimanche soir,
je te dirais que c’est la fois de trop. Sans signe annonciateur, sans pouvoir
prévenir. Peut être que cette fois là, quelque chose sera cassée et que je ne
pourrais plus continuer comme ça. Peut – être que je me mettrais à pleurer et
que je te dirais que je ne peux plus continuer comme ça, que je dois m’effacer.
Peut être on se quittera en se disant qu’on a bien profité. Ou alors on
regrettera d’avoir été aussi crédules de penser qu’on y arriverait.
Peut être un jour, j’aurais envie de m’amuser aussi ou de te
montrer ce que ça fait où d’aller voir ailleurs pour prendre un peu de distance
par rapport à toi. Peut être que ce jour là ce sera moi qui briserais quelque
chose qu’on ne pourra pas réparer. Peut – être que tu me souhaiteras d’être
heureux et partira sans regretter de ne jamais avoir laissé plus de place dans
ta vie. Peut – être même que tu me jetteras comme tous les autres m’ont jeté.
Peut – être qu’on va tenir un moment comme ça. Peut être que
même si on sait tous les deux que cette situation ne pourra jamais tenir
indéfiniment, elle tiendra plus longtemps qu’on ne le pense. Peut être que
pendant que l’on pensera que cela marche, l’une de tes escapades te fera
rencontrer quelqu’un qui prendra peu à peu ma place. Peut être que je t’aurais
attendu pour rien. Peut – être que c’est à lui que tu feras des bisous, peut –
être que c’est lui que tu prendras dans tes bras. Peut – être que sans le
savoir vraiment, tu patientes juste avec moi en attendant mieux. Peut – être
qu’un jour tu ouvriras les yeux et te rendra compte que je ne suis en rien pour
toi et que ça ne pourrait pas marcher. Et encore une fois, tu me laisseras sur
le bord de la route.
Peut – être aussi t’habitueras – tu à ce rythme de vie. Peut
– être que tu voudras continuer à pouvoir t’amuser sans penser à personne, sans
devoir rendre de compte et sans te poser de question. En même temps je ne
pourrais m’en prendre qu’à moi – même… Cette situation est idéale pour toi.
Généralement ce qui manque dans les périodes de célibat, c’est d’avoir des
câlins, de la tendresse, de l’affection, d’avoir quelqu’un qui ne nous dit pas
« non désole je vois quelqu’un d’autre ce soir » ou « non désole ça
sert à rien qu’on se voit j’ai pas envie de baiser là ». C’est ça qui
manque, c’est ça qui fait qu’au bout d’un moment on veut se poser et trouver
son câlineur personnel. Alors que moi je te donne tout ça… mais en te laissant
faire ce que tu veux par ailleurs. Tu as les avantages des deux types de
relation tu ne pourras pas te lasser du célibat puisque je pallie à ce qui devrait
te manquer. Je me tire une balle dans le pied à chaque heure passer avec toi.
Quel intérêt aurais – tu à vouloir arrêter ça ? Tu y gagnes sur tous les
tableaux…
Peut – être que j’attends pour rien, peut être qu’on se fait
du mal pour rien, peut être qu’on devrait juste niquer à tout va chacun de
notre côté et laisser tomber tout ça. Peut – être qu’un jour tu en viendra à
regretter de m’avoir dit bonjour. Peut – être que tu regretteras de m’avoir dit
oui pour une nuit, puis pour la suivante et pour toutes les suivantes. Peut –
être qu’un jour tu en viendras à regretter de m’avoir connu. Peut – être que tu
vas me détruire, peut – être que je vais t’empêcher de vivre des choses. Mais peut
– être qu’un jour on sera heureux ensemble. Et cette seule hypothèse me fait
sourire. Il y a tellement de possibilités… Tant de moyen de se tromper. Voilà
pourquoi j’ai peur.
Moi, en espérant un nous.
"I am softly watching you
Oh boy your eyes betray what burns inside you"