Depuis que j'attends de te trouver un article toi... |
Aujourd'hui
est un jour de merde. Un jour de larmes.
Depuis
bientôt deux ans, je ne vis plus. Du moins on ne peut pas appeler ça une vie. A
cause de la médecine, j'ai un cercle d'ami très réduit. A cause de la médecine,
ça fait deux ans que je suis seul. A cause de la médecine je n'ai plus de temps
pour moi. A cause de la médecine j'ai une vie sociale se résumant à "une
sortie toutes les deux semaines pour ne pas déprimer". A cause de la
médecine je prends trois traitements vitaminiques chaque matin pour tenir le
coup. A cause de la médecine il m'arrive de passer des jours entiers sans
parler à quelqu'un. Et tout ça, passe encore. Mais là j'ai touché le fond.
Aujourd'hui la médecine m'a pris la seule chose, la seule partie de moi, que
j'avais réussi à garder intacte jusque là.
Alors
que ça fait plus d'une semaine que je ne sais plus sur quel pied danser, que je
ne me reconnais plus dans ce que je fais, dis ou pense, alors que j'avais
l'impression de devenir fou et que je cherchais désespérément à quoi me
raccrocher, alors que j'avais l'impression de tomber en miettes comme si ces
deux années avaient eu raison de moi, la Médecine frappe à nouveau et plus fort
que jamais. Aujourd'hui la médecine m'a pris la seule chose, la seule partie de
moi, que j'avais réussi à garder intacte jusque là.
A
cause de la médecine j'ai passé une heure à pleurer avec ma mère pendant une
discussion plus tendue que ces sept dernières années (et peut être même bien
plus) n'en ont jamais connu. Quand je dis pleurer je ne veux pas dire que nous
avons versé deux larmes. Je veux dire que mes glandes lacrymales, implantées
dans la fossette lacrymale au niveau de la partie roi supéro-latérale du toit
de l'orbite sécrétaient abondamment, saturant mes canaux lacrymo-nasaux qui n'assuraient
donc plus leur fonction de drainage. Et c'est ainsi qu'une rigole dévalait mes
joues. La médecine m'a rendu fou. La médecine m'a prit énormément, et
aujourd'hui, en plus de faire pleurer ma mère, la médecine m'a pris la seule
chose, la seule partie de moi que j'avais réussi à garder intacte jusque là.
Ce
n'ai pas ce que j'ai perdu ce soir qui me chamboule autant. C'est ce quelle
représente. Parce que je m'étais juré que la médecine pouvait tout me prendre,
mais pas ça. Il en était hors de question. J'ai mis plusieurs fois ma santé
physique à rude épreuve, peut - être même en danger, pour tenir cette promesse. Et aujourd'hui j'ai
l'impression de m'être battu si longtemps pour rien. Aujourd'hui j'ai juste le
goût cuisant de l'échec. Aujourd'hui la médecine m'a tout pris et ne ma rien
laissé si ce n'est le cadavre d'idéaux déchus. Aujourd'hui je n'ai plus rien à
moi. Aujourd'hui la dernière pierre est tombée. Parce qu'aujourd'hui la
médecine m'a pris la seule chose, la seule partie de moi, que j'avais réussi à
garder intacte jusque là.
A
cause de la médecine j'ai perdu mon innocence, mon ambition, ma folie, mes
convictions, mon espoir, mes rêves. Ma personnalité en somme. Moi. Celui qui
signe ce blog depuis plus de quatre ans. Je ne suis plus le même. J'ai perdu
tout ce qui faisait que j'étais moi. Aujourd'hui je suis celui qui renonce, qui
capitule. Celui qui n'a finalement pas été assez fort. Aujourd'hui j'écris cet article en pleurs (et ça aussi,
ça fait plusieurs années que cela n'est pas arrivé). Je suis perdu, j'ai peur.
C'est comme si tout mon monde était remis en question, je n'ose plus croire en
rien. Parce que même si ce que j'ai perdu n'est pas important, il représentait
la petite partie de moi qui subsistait. Le petit bout de moi qui restait tapis
pour surgir quand son heure serait arrivé en criant qu'il vous l'avez dit. Mais
aujourd'hui cette petite partie s'est éteinte. Évanouie. C'était tout ce qui me
restait d'entier, la seule chose, la seule partie de moi que j'avais réussi à
garder intacte jusque là. Et aujourd'hui elle est partie.
Des jours qui ne ressemblent qu'à l'ombre des nuits
Des silences qui résonnent à l'âme comme un cri
Mes sciences qui ne ressemblent qu'à l'ombre du doute
Le bien qui fait du mal quand le mal vous envoute.
Quand au cœur de l'iris c'est le temps des moussons
Qui vient noyer le blé juste avant la moisson.
Alors je peux partir comme un loup solitaire
Qui blessé s'en ira mourir auprès d'un hêtre.
J'aurais tant voulu avec toi être un autre que moi
Oublier qui je suis et fermer les paupières.
Quand on est tellement seul que même la solitude
Vous semble être une amie dont on se passerait,
Celle qui fut toujours la depuis le premier souffle
Celle qui depuis ce jour là ne veut plus vous quitter.
Vous ne savez plus qu'un jour vous saviez rire.
Quand le mal a choisi votre âme pour empire.
Quand tous les romantiques et les tristes du monde
Ont choisi votre cœur pour se mettre à pleurer.
Que tout est noir.
Comment j'ai peur, comment j'ai froid
Moi sans toi ça ne veut rien dire,
C'est comme un rire,
qui trouve pas vers où mourir.