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dimanche 11 juin 2017

Waiting



Dites-moi, j’ai besoin de savoir, dites-moi comment ça va finir. Il m’arrive de m’asseoir dans l’herbe, au bord de l’eau, de penser, de m’imaginer ce qu’il pourrait nous arriver. Et trop pleins d’hypothèses se bousculent dans ma tête sans que je ne sache vraiment laquelle privilégier. J’ai peur, en permanence. J’ai peur d’avoir mal et surtout j’ai peur de te perdre.

Peut - être un jour, sans savoir pourquoi, un dimanche soir, je te dirais que c’est la fois de trop. Sans signe annonciateur, sans pouvoir prévenir. Peut être que cette fois là, quelque chose sera cassée et que je ne pourrais plus continuer comme ça. Peut – être que je me mettrais à pleurer et que je te dirais que je ne peux plus continuer comme ça, que je dois m’effacer. Peut être on se quittera en se disant qu’on a bien profité. Ou alors on regrettera d’avoir été aussi crédules de penser qu’on y arriverait.

Peut être un jour, j’aurais envie de m’amuser aussi ou de te montrer ce que ça fait où d’aller voir ailleurs pour prendre un peu de distance par rapport à toi. Peut être que ce jour là ce sera moi qui briserais quelque chose qu’on ne pourra pas réparer. Peut – être que tu me souhaiteras d’être heureux et partira sans regretter de ne jamais avoir laissé plus de place dans ta vie. Peut – être même que tu me jetteras comme tous les autres m’ont jeté.

Peut – être qu’on va tenir un moment comme ça. Peut être que même si on sait tous les deux que cette situation ne pourra jamais tenir indéfiniment, elle tiendra plus longtemps qu’on ne le pense. Peut être que pendant que l’on pensera que cela marche, l’une de tes escapades te fera rencontrer quelqu’un qui prendra peu à peu ma place. Peut être que je t’aurais attendu pour rien. Peut – être que c’est à lui que tu feras des bisous, peut – être que c’est lui que tu prendras dans tes bras. Peut – être que sans le savoir vraiment, tu patientes juste avec moi en attendant mieux. Peut – être qu’un jour tu ouvriras les yeux et te rendra compte que je ne suis en rien pour toi et que ça ne pourrait pas marcher. Et encore une fois, tu me laisseras sur le bord de la route.

Peut – être aussi t’habitueras – tu à ce rythme de vie. Peut – être que tu voudras continuer à pouvoir t’amuser sans penser à personne, sans devoir rendre de compte et sans te poser de question. En même temps je ne pourrais m’en prendre qu’à moi – même… Cette situation est idéale pour toi. Généralement ce qui manque dans les périodes de célibat, c’est d’avoir des câlins, de la tendresse, de l’affection, d’avoir quelqu’un qui ne nous dit pas « non désole je vois quelqu’un d’autre ce soir » ou « non désole ça sert à rien qu’on se voit j’ai pas envie de baiser là ». C’est ça qui manque, c’est ça qui fait qu’au bout d’un moment on veut se poser et trouver son câlineur personnel. Alors que moi je te donne tout ça… mais en te laissant faire ce que tu veux par ailleurs. Tu as les avantages des deux types de relation tu ne pourras pas te lasser du célibat puisque je pallie à ce qui devrait te manquer. Je me tire une balle dans le pied à chaque heure passer avec toi. Quel intérêt aurais – tu à vouloir arrêter ça ? Tu y gagnes sur tous les tableaux…

Peut – être que j’attends pour rien, peut être qu’on se fait du mal pour rien, peut être qu’on devrait juste niquer à tout va chacun de notre côté et laisser tomber tout ça. Peut – être qu’un jour tu en viendra à regretter de m’avoir dit bonjour. Peut – être que tu regretteras de m’avoir dit oui pour une nuit, puis pour la suivante et pour toutes les suivantes. Peut – être qu’un jour tu en viendras à regretter de m’avoir connu. Peut – être que tu vas me détruire, peut – être que je vais t’empêcher de vivre des choses. Mais peut – être qu’un jour on sera heureux ensemble. Et cette seule hypothèse me fait sourire. Il y a tellement de possibilités… Tant de moyen de se tromper. Voilà pourquoi j’ai peur.

Tant de possibilités et pourtant et pourtant tout ce que je veux, c’est qu’un jour tu me regarde en me disant « c’est toi que je veux ». C’est tout ce que je demande. Je me fous du temps que tu mets à me présenter à ta famille ou même à tes amis, je me fous du fait que t’ai besoin de sentir que tu plais en soirée, je me fou de ne pouvoir venir chez toi pour le moment, je me fous de devoir rester discret et plus ou moins secret vis-à-vis de ta situation. Je me fiche de tes conditions, du temps qu’il te faudra pour telle ou telle étape. Tout ce que je veux c’est toi. Et j’ai envie de croire que ça vaut le coup de t’attendre. J’ai envie de croire qu’un jour toi aussi c’est moi que tu voudras. Parce que cette simple idée me fait du bien. J’ai envie que tu me prennes dans tes bras et que tu me dises que c’est fini, que tout ça c’est du passé et que maintenant il n’y a plus que nous deux.
 
Moi, en espérant un nous.

"I am softly watching you
Oh boy your eyes betray what burns inside you"