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mardi 17 novembre 2020

Comment ça va ?





        On me demande souvent comment je vais. Et souvent je ne sais pas quoi répondre. Alors un coup je dis oui, un coup je dis non. Mais en fait, la question que je me pose vraiment ce n'est pas de savoir si ça va mais qu'est ce que c'est d'aller bien ? 



        On ne peut pas dire que j'aille mal, je vis ma vie, j'avance tant bien que mal. Je continue de manger, de dormir, de travailler, de m'impliquer, de profiter quand c'est possible. 

        Je sais bien que tout n'est pas sain et que je compense. Je l'ai toujours fait. Je déplace mes centres d'intérêt, souvent avec l'excessivité qui me caractérise si bien. 
        Ainsi je transpire pendant des heures quand c'est interdit, bravant le froid, les cailloux et les petits hommes en bleu. Et j'aime ça. J'aime ce nouvel objectif, ce nouveau chapitre de ma vie, je m'y donne à 200% et j'ai envie de le vivre à fond malgré tous les bâtons dans les roues me met cette année. J'aime ça même si ça sert juste à compenser, à oublier, à penser à autre chose. Est ce mal ? Est ce faire l'autruche ? Un beau projet commencer pour de mauvaises raison perd il de son intérêt ? Et après tout, est ce vraiment une mauvaise raison que de vouloir compenser un manque ? 
        Souvent je compense aussi d'une autre façon, en transpirant aussi, mais pas tout seul cette fois. Evidemment là aussi avec excès. Alors bien sur que j'essaie de me rassurer, de te remplacer, de me consoler avec un autre une fois sur deux. Bien sur que pour beaucoup c'est malsain. Mais il y a aussi des fois où je le fais pour moi, simplement parce que j'en ai envie et que ça me fait du bien et que j'avance. Et même si la première des raisons est malsaine, et si j'en avait besoin ? Et si ça marchait ? Comment je suis sensé savoir comment réagir ? Comment je suis sensé savoir si je suis en train de me débattre pour me sortir des sables mouvants dans lesquels je me trouve ou si je suis au contraire en train de me tirer une balle dans le pied ?

"My baby,
Never no tears for that sucker
Only one dick, that's a bummer
Dancing all night, get guys' numbers
(Better off, I'm glad that he's gone, he's gone)
Baby, no tears for that sucker
We'll never go dry this whole summer
Wanna get over, get under
(You're better off, I'm glad that he's gone)"



        Il y a quelque temps, non ça n'allait clairement pas. Puis ça allait mieux. Je repartais, j'avançais à nouveau, je me reconstruisais. Je compensais certes, mais c'était positif. Je reprenais des choses abandonnées qui me permettaient de rester à flots, je rencontrais des gens me permettant d'envisager de nouvelles choses. C'était fragile bien sur, mais ça tenait. De mieux en mieux. Chose qui est tout à fait normale je suppose. De petits coups de mous passagers, mais encore une fois, rien de bien méchant, rien de grave. 
    
"Don't ya know that I'm stronger?
Don't ya see me in all black?
Don't ya cry like a baby?
Ha-ha-ha-ha, ha-ha-ha
Who's laughing now?
Know that it's over
Don't ya know I won't call back?
Don't ya cry like a baby?
Ha-ha-ha-ha, ha-ha-ha
Who's laughing now?"



         Et puis ça n'a plus tenu. 

        Et puis à un moment, tu as commencé à me manquer le matin, quand je rentre du travail et que tu n'es plus dans mon lit pour me réchauffer. A un moment tu t'es à nouveau emparé de mon subconscient une nuit et j'ai rêvé de toi. Puis deux nuits, puis toutes les nuits. Et c'est comme si chaque matin en me réveillant je revivais la séparation pourtant déjà loin. A un moment j'ai n'ai plus réussi à voir les opportunités qui continuaient de me satisfaire mais je me suis mis à voir uniquement tout ce que j'avais perdu. Toi, nous et tout ce que nous avions. A un moment, quand je me focaliser sur autre chose en transpirant dans les cailloux, je me suis mis à penser que tu ne serais jamais là pour me féliciter. A un moment, quand je venais de transpirer avec deux autres personnes je me disais qu'ils étaient aussi beaux ensembles que ce qu'on à pu l'être et j'ai pleuré sous la pluie. A un moment, tout cet équilibre qui était en train de me faire remonter la pente au point que j'étais capable de répondre que "oui, ça va", s'est effondré. Et je ne sais pas pourquoi. Tout recommences à me faire penser à toi comme c'était le cas il y a des mois. Tout me ramène à nous deux. 

"Je me réveille je pense à toi
Encore sommeille je pense à toi
Trop de soleil je pense à toi
C'est plus pareil
On funambule, je pense à toi
On me bouscule je pense à toi
Si je recule je pense à toi
Je suis ridicule"



        Et le pire dans tout ça, c'est que le plus simple serait de te détester. De me convaincre que tout ce qui est arrivé est le mieux pour moi, que je suis mieux et que je trouverai mieux. Et j'en suis incapable. Je sais que je trouverai sans doute quelques chose de différent, mais pour une fois, je ne vois pas ce qui pourrait être mieux que ce que nous avions. Tous ces souvenirs, tous ces instants, j'ai beau tout repasser en boucle, je n'arrive pas à me raccrocher à quelque chose qui pourrait être mieux la prochaine fois. Je me rappelle de nous de la plus belle des manières qui soit. Je me rappelle de toi comme la plus belle relation qui m'ait été donné de construire. Et quand je vois où et surtout pourquoi on en est arrivé là, je n'arrive pas à m'y faire. Je devrait t'en vouloir d'avoir ruiné tout ça, de m'avoir jeté comme tu l'as fait. Et même là, j'ai tellement de tendresse pour toi et je sais tellement à quel point tu souffres que je n'arrive pas à te mettre ça sur le dos. Tout ce que je vois c'est que j'ai perdu l'une des plus belles choses de ma vie pour de mauvaises raisons. Et pourtant, tout ce que j'ai pu te dire ou tout ce que j'ai pu penser de toi quand tout était encore beau est toujours vrai. Je n'arrive pas à me sortir cette vision de toi de la tête, je n'arrive pas à oublier ce que nous avions et que nous avons perdu. Pour rien. Et pour pas mieux. 

"So when I'm all choked up
And I can't find the words
Every time we say goodbye
Baby, it hurts
When the sun goes down
And the band won't play
I'll always remember us this way, way, yeah
When you look at me
And the whole world fades
I'll always remember us this way"



        Et malgré tout ce que j'écris, ça allait mieux. Ça avançait à son rythme mais ça avançait. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Rien n'a changé et pourtant je n'avance plus mais je recule. Tout le bien que je viens de dire, toutes les questions, toutes les pensées te concernant, tout ça s'atténuait, se tassait. Et puis soudain, j'ai arrêté d'avancer et je me suis mis à reculer. Pourquoi ? Je ne comprends pas ce qui s'est passé. Juste une rebond ? Pas mon style. Le contexte mondial actuel ? Chronologiquement incompatible. La fatigue accumulée ? J'ai du mal à y croire sur une si longue période, généralement je sens cette fatigue destructrice. Que ce soit elle qui me pousse à écrire aujourd'hui, certainement. Que ce soit elle qui me fasse faire demi tour depuis 1 mois, j'ai du mal à le concevoir. Et même si c'était le cas, quelle issue cela me laisse il ? Ne rien faire, tourner en rond en me reposant et avoir tout le loisir nécessaire de penser à toi ? Continuer de me changer les idées, d'accumuler ainsi la fatigue et de penser à toi ? Belle perspective de choix ... Et puis de toute façon, je n'achète pas cette piste. Mais alors pourquoi ? POURQUOI maintenant ? Pourquoi ce demi tour. Je pense que c'est cette réponse qui me manque le plus pour me sortir de là. 

"When we danced on top of the bar in Curaçao
Feeling that body heat 
Your hands all over me
Up all night down under the stars in Curaçao
Feeling that body heat 
Your lips all over me
Like na na na na na na na 
Going too far"



        Pour une fois j'ai envie de m'en sortir. Je suis généralement du genre à me laisser couler. Mais j'ai changé. Tu m'as changé. Et heureusement. Le petit oiseau est devenu un phoenix. Si je m'étais laissé coulé comme à mon habitude en attendant de remonter tout seul, je ne suis pas sur que je serais remonté cette fois. Pas sans conséquence du moins. Mais cette fois c'est différent. J'ai cette envie d'aller de l'avant. J'ai cette envie de recommencer, de croire ce que tout le monde me dit. Même si j'ai envie de t'entendre dire que tu regrettes sans pour autant t'avoir attendu, j'ai envie d'avancer. Cette fois tout est différent. Et pour une fois que je veux faire bien les choses, je ne sais pas ce que je dois faire. J'ai pourtant tout bien fait, ça marchait jusque là. Puis tout s'est écroulé. Pourquoi ? Moi je veux que ça marche encore.
 
"See his hands 'round my waist, thought you'd never be replaced, baby
Ooh, you know it's true, yeah
That I was born to run, I don't belong to anyone, oh no
I don't need to be loved by you, yeah"
















mardi 20 octobre 2020

Jour 149




Jour 149

J'ai craqué.
Je ne voulais pas revenir ici et recommencer.
Et pourtant me voilà. 


"Tom il danse comme si rien ne pouvait l'atteindre
De l'élégance, un sourire qu'on ne peut plus éteindre"

Mais en fait il l'espère juste. Et se dit que s'il fait assez bien semblant,
peut être que cela deviendra vrai pour de vrai.

jeudi 14 mai 2020

Pandore



Je m'ennuie. Je sais plus où j'en suis, je sais plus. Je sais plus où on en est. Bonjour, café, 3 bisous, bonne nuit. Est ce que c'est tout ? Tout ce dont tu as besoin ? Tout ce que je suis pour toi ?
Tu me dis qu'il y a des choses à amélioré. On s'est mutuellement ouvert les yeux, c'est vrai. Mais pour moi, ça l'a toujours été, une relation, c'est deux. Je ne peux pas tout faire seul, surtout quand j'ai un mur en face. J'ai l'impression que pour toi, l'orage est passé et qu'on a qu'à juste continuer. Je pense que tu ne te rend pas compte que tu as ouvert la boite de pandore. Beaucoup de chose en sont sorties et c'est à nous de voir ce que l'on compte en faire. Mais dans cette dernière phrase, il y a le mot nous.
Contexte particulier, je te l'accorde. Tant pour toi que pour le monde. Mais quand les autres se retrouvent et goutent à nouveaux aux plaisirs simples de la vie, j'ai l'impression de m'enfoncer et de vivre seul alors que je n'ai jamais autant tout le temps avec quelqu'un. Des projets avortés de mon coté, aucun projet du tien. Des non de ton coté, aucune réponse à donner du mien. Une impression de plus savoir quoi faire de mon coté, un rythme de vie où tout va bien du tien.

Où sont passé les conversation, les échanges et les discussions ? Où sont passé les idées folles, les distractions stupides et les activités légères ? Où sont passé les moments torrides à transpirer à coup de rein, les moment intime à gémir à bout de souffle ? Où sont passé les petites attentions, un croissant chaud le matin, une main inattendue sous la douche, un bisou dans le cou. Où sont passé nos projets, que l'on ne construisait pas, il y a encore quelques semaines, chacun dans une pièce séparée ? Où es passé ton envie de moi, de partager avec moi, de ma présence ? Où est passé tout ça ? Où sommes nous passé ?

Je n'ai pas l'impression d'avoir changé. Je sais que nous avons des choses à améliore, je sais que je ne suis probablement pas tout blanc. Mais moi j'ai toujours cette folle envie de toi et de nous. J'i toujours envie de nous imaginez vieux, sur notre rocking chair à jouer à Mario pour savoir lequel des deux va sucer l'autre. Mais dans ces conditions, je n'y arrive plus. Je n'arrive plus à nous voir sur ces rocking chair. Je n'arrive plus à nous imaginer jouant à Mario. Tu as tiré sur le Kappla tout en bas de la tour, et tout 'est effondré.

J'ai besoin de toi pour reconstruire la tour. J'ai besoin de nous voir dans ce rocking chair. J'ai besoin de toi. Reviens moi. Ouvre les yeux.


Moi
"So when I'm all choked up
But I can find the words
Everytime we say goodbye
Baby, it's hurts
When the sun goes down
And the band won't play
I'll always remember us this way"


mercredi 8 avril 2020

L'avenir c'était mieux avant



Et si j'avais parlé trop vite ? 
Et si cette idylle n'allait que dans un sens ? 
Et si cette pause dans mes mots ne traduisait pas une pause de maux mais une illusion, une oeillère. 

          Je ne sais plus quoi pensé. Je suis chamboulé, j'ai l'impression d'être passé à la machine à laver. Non, j'ai l'impression d'y être plutôt. Comme si j'étais frappé par des jeans remplies de colère, de non dits et de panneaux sans issue. Et la seconde d'après je me fais envelopper par des chemises aux couleurs de l'espoir, de solutions et d'envie de renaissance, de plussoyance. 
Un ascenseur émotionnel, une tornade décisionnelle. Je ne sais plus ce que je pense au fond, je ne sais plus quels sont les ressentis les plus profonds et quels sont ceux que je prends dans la gueule juste à cause de cette machine. Je ne sais plus quelle pensé, quel ressenti est à moi et lesquels ne sont là que par hasard, comme une erreur de tri avant le lavage. Comment décider ce qui est le mieux sans savoir ce que moi même je pense au fond. 

            Le choc. 
            Je t'ai écouté parler. Les mots sortaient, je les entendais mais ne les comprenaient pas. Pour le coup, ce n'est pas que de ma faute, ils n'avaient aucun sens. Aucun sens. C'était irréel. Au début j'ai eu mal, rapidement, furtivement. Et puis devant cette absence de sens j'ai eu peur. Que devais je faire ? Je ne savais pas. J'étais perdu. J'étais paré à pas mal de choses, mais là, personne ne peut l'être. Tout ce mélanger en moi alors j'ai fait ce que je fais de mieux. J'ai réfléchis. J'ai essayé de retomber sur mes pattes pour regarder le problème en face sans le laisser me transpercer de toute part. 

          Le déni. 
          J'ai réfléchi. J'ai priorisé. Je t'ai priorisé. Encore une fois. J'ai désamorcé la crise, me disant que le reste suivrai, que tu ouvrirais les yeux et que le problème mourrai dans l'oeuf. Je n'ai pas voulu penser que c'était la fin. Ce n'étais pas nous le problème. Nous ça allait bien. Alors j'ai attendu. Je t'ai attendu. Mais même la crise passé, tout n'étais pas réglé. Nous avions tout deux un arrière gout amer, celui de la suite. On a essayé de le fuir, on a bien vu que cela ne fonctionnerait pas. Alors on s'est assis, une fois de plus. Et on a pleuré.

           La colère. 
           On a pris quelques jours pour redescendre. Je n'étais pas d'accord, je t'ai dit que cela n'était pas une bonne idée. Tu ne m'as pas écouté. Encore une fois. Tu n'as pas vu qu'après tout ce que tu avais déjà à me faire digérer, tu prenais la pire des décisions. Je te l'ai dit. Simplement et clairement. Et tu ne m'as pas écouté. Aujourd'hui je t'en veux. Je t'en veux de ne pas m'avoir parlé. Je t'en veux d'avoir douté. Je t'en veux de me faire douter. Je t'en veux de ne pas m'avoir écouté, une fois de plus. Je t'en veux de ne pas voir de ne pas penser nous, comme d'habitude, mais d'avoir penser uniquement à toi. A toi et à toi seul. 
          Tu ne vois pas de nous. Tu n'en vois plus, ne le considère plus, ne m'intègre plus. Mais l'as tu seulement déjà fais ? BIM. Un jean dans la gueule. Enervement du à la situation ? Révélation du fait d'avoir sortie la tête de l'eau ? Je ne sais plus. Que croire ? Qu'as tu fais pour moi ? Quand t'es tu adapté à moi. J'ai une liste longue comme le bras de situations ou de chose auxquelles je me suis plié pour toi : de petits rien qui ne me coutaient pas grand chose aux grands changements dont j'avais également envie. Mais quand je regarde ta liste à toi, je n'en vois pas. Enervement du à la situation ? Révélation du fait d'avoir sortie la tête de l'eau ? Je ne sais plus.
Je t'en veux comme je ne t'en ai jamais voulu. Je t'en veux de me forcer à me demander si tu n'as pas raison. Si ce ne serait pas mieux d'arrêter les dégâts et de te laisser poursuivre ta route comme tu l'entends. Seul, mais comme tu l'entends. 

          Tu m'as dit que tu n'arrivais plus à voir la suite, que pour toi dans quelques mois, tout serait de toute façon perdu, de manière immuable. Si je devais être honnête avec toi, je te dirais que moi je ne vois même plus la semaine prochaine. Il y a 10 jours, je voyais jusqu'à l'horizon, jusqu'au bout. Avec des points d'interrogations certes, mais jusqu'au bout avec toi. Aujourd'hui je ne vois plus la semaine prochaine. Tu as annihilé ma conception du nous. Tu as frappé à la base de tout, et tout s'écroule un peu plus de jour en jour. Et plus la fumée se dégage, plus je vois l'état de la ruine. Plus les flammes s'éteignent, plus je vois à quel point l'édifice à sombrer. La question que je me pose c'est va t on vraiment le reconstruire. Veux tu vraiment le reconstruire tout d'abord. Mais surtout va t on réussir. Je ne vois pas la semaine prochaine, alors imaginer une nouvelle construction c'est au delà de mes forces. Comment faire. "Bonjour, tout vas bien ?" On ignore tout et on continue comme avant ? Ca sonne tellement malsain. "Bon, il faut qu'on parle" ? Pour de nouveaux cris, de nouvelles larmes, de nouveaux mots lancés sur le moment qui détruiront les derniers piliers encore debout, une nouvelle séparation interminablement destructrice ? 

          Je ne sais plus quoi penser. Tu m'as laissé le temps de faire le point sur les dégâts, je t'avais dit que tu n'aurais pas du. Je t'avais dit que tu aurais du me suivre quand je t'ai proposé de commencer à reconstruire. Mais tu ne m'as pas écouté. Tu à préféré te reconstruire toi en premier. Erreur ? Raison ? Je ne sais pas. Ce qui est sur c'est que seul, je n'ai pas pu commencer à reconstruire. Et pendant les jours que tu prends, les pierres continuent de tomber. 


Moi. Seul. 
Au milieu des décombres.


"Amour gloire et beauté"

vendredi 3 avril 2020

Inch Allah



Je n'y arrive pas. Je ne sais même pas quoi dire.
Si je n'arrive pas à te parler à toi, comment réussir à lui parler à lui ?

Moi. En face de lui.


" Maybe we reached the mountain peak
And there's no more left to climb
And maybe we lost the magic piece
And we're both too blind to find"

jeudi 30 janvier 2020

Petite mort




          Quelle étrange sensation de repenser à son ancien ami et se dire qu’on a presque plus besoin de lui. Je parle de toi cher journal. Je ne dis pas que c’est définitif, je ne suis pas en train de te jeter à la poubelle, loin de là. Mais pour une fois je suis là pour te remercier et non pour te demander encore de m’écouter. Sans y faire vraiment attention, je me suis détourné de toi. Parce que je n’en avais plus besoin et que tout allait bien dans le meilleur des monde ? Non. Parce que je n’avais plus le temps ? Cela y a probablement jouer mais j’aurais trouvé le temps si tu m’avais été indispensable. Non. Je pense que je t’ai remplacé. J’en suis désolé. Et j’en suis heureux.

          Je crois que le soutien que je recherchait chez toi et qui me permettait de tenir debout, je l’ai trouvé ailleurs. Il est différent de toi. Il fait plus de bruit et m’écoute peut être d’une moins bonne oreille que toi. Mais lui me répond. Je ne peux pas aussi bien le présenter que toi en alignant chaque mot, chaque syllabe pour un rendu artistique irréprochable et à mon image. Mais il est magnifique à sa manière et m’apprend à ne pas tout aligner. Il est plus encombrant que toi, il ne tient pas dans ma poche et je ne peux pas le mettre en pause. Mais pourtant il est là plus facilement que toi, avant même que j’en ai « trop » besoin. Il me comprends certainement moins bien que toi. Mais lui m’enlace et me réchauffe sans avoir besoin de me comprendre. Tu me servais de punching-ball, défouloir. mais lui m’apaise. Tu me servais à évacuer et à vivre avec mes démons. Lui me rend meilleur.

          On y croirait pas hein. Un texte comme ça. Mais si voyons on retrouve bien ma retenue et la modération légendaire dans les propos. Ainsi que mon addiction maladive à ma moitié. Je vous jure c’est moi. Une nouvelle version de moi qui a troqué sa dépendance d’écriture pour une dépendance à une personne. Mais un accro reste un accro et il a besoin de s’accrocher.

          Rassurez vous tout n’est pas parfait, ne pensez pas avoir perdu mon défaitisme et mon pessimisme. Déjà il met du tabac partout. Et je pourrais lister toutes ces petites choses qui me sortent par les yeux. Tous ces petits détails, c’est petits points, ces petits instants ... qui en fait ne sont rien. Rien en comparaison de tout ce qu’il y a à côté. Rien à côté de ce qu’il représente. Je pourrai continuer de tout gâcher à chaque brin de tabac traînant. Mais je ne pourrai me passer de lui. Alors j’apprends tous les jours à vivre avec son tabac. Avec son bagage. Avec lui. Sans gâcher la moindre seconde, le moindre détail, le moindre point, le moindre instant avec des petits rien.


Moi. Avec lui.


"Let’s start over
Let’s give love their wings"