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mercredi 8 avril 2020

L'avenir c'était mieux avant



Et si j'avais parlé trop vite ? 
Et si cette idylle n'allait que dans un sens ? 
Et si cette pause dans mes mots ne traduisait pas une pause de maux mais une illusion, une oeillère. 

          Je ne sais plus quoi pensé. Je suis chamboulé, j'ai l'impression d'être passé à la machine à laver. Non, j'ai l'impression d'y être plutôt. Comme si j'étais frappé par des jeans remplies de colère, de non dits et de panneaux sans issue. Et la seconde d'après je me fais envelopper par des chemises aux couleurs de l'espoir, de solutions et d'envie de renaissance, de plussoyance. 
Un ascenseur émotionnel, une tornade décisionnelle. Je ne sais plus ce que je pense au fond, je ne sais plus quels sont les ressentis les plus profonds et quels sont ceux que je prends dans la gueule juste à cause de cette machine. Je ne sais plus quelle pensé, quel ressenti est à moi et lesquels ne sont là que par hasard, comme une erreur de tri avant le lavage. Comment décider ce qui est le mieux sans savoir ce que moi même je pense au fond. 

            Le choc. 
            Je t'ai écouté parler. Les mots sortaient, je les entendais mais ne les comprenaient pas. Pour le coup, ce n'est pas que de ma faute, ils n'avaient aucun sens. Aucun sens. C'était irréel. Au début j'ai eu mal, rapidement, furtivement. Et puis devant cette absence de sens j'ai eu peur. Que devais je faire ? Je ne savais pas. J'étais perdu. J'étais paré à pas mal de choses, mais là, personne ne peut l'être. Tout ce mélanger en moi alors j'ai fait ce que je fais de mieux. J'ai réfléchis. J'ai essayé de retomber sur mes pattes pour regarder le problème en face sans le laisser me transpercer de toute part. 

          Le déni. 
          J'ai réfléchi. J'ai priorisé. Je t'ai priorisé. Encore une fois. J'ai désamorcé la crise, me disant que le reste suivrai, que tu ouvrirais les yeux et que le problème mourrai dans l'oeuf. Je n'ai pas voulu penser que c'était la fin. Ce n'étais pas nous le problème. Nous ça allait bien. Alors j'ai attendu. Je t'ai attendu. Mais même la crise passé, tout n'étais pas réglé. Nous avions tout deux un arrière gout amer, celui de la suite. On a essayé de le fuir, on a bien vu que cela ne fonctionnerait pas. Alors on s'est assis, une fois de plus. Et on a pleuré.

           La colère. 
           On a pris quelques jours pour redescendre. Je n'étais pas d'accord, je t'ai dit que cela n'était pas une bonne idée. Tu ne m'as pas écouté. Encore une fois. Tu n'as pas vu qu'après tout ce que tu avais déjà à me faire digérer, tu prenais la pire des décisions. Je te l'ai dit. Simplement et clairement. Et tu ne m'as pas écouté. Aujourd'hui je t'en veux. Je t'en veux de ne pas m'avoir parlé. Je t'en veux d'avoir douté. Je t'en veux de me faire douter. Je t'en veux de ne pas m'avoir écouté, une fois de plus. Je t'en veux de ne pas voir de ne pas penser nous, comme d'habitude, mais d'avoir penser uniquement à toi. A toi et à toi seul. 
          Tu ne vois pas de nous. Tu n'en vois plus, ne le considère plus, ne m'intègre plus. Mais l'as tu seulement déjà fais ? BIM. Un jean dans la gueule. Enervement du à la situation ? Révélation du fait d'avoir sortie la tête de l'eau ? Je ne sais plus. Que croire ? Qu'as tu fais pour moi ? Quand t'es tu adapté à moi. J'ai une liste longue comme le bras de situations ou de chose auxquelles je me suis plié pour toi : de petits rien qui ne me coutaient pas grand chose aux grands changements dont j'avais également envie. Mais quand je regarde ta liste à toi, je n'en vois pas. Enervement du à la situation ? Révélation du fait d'avoir sortie la tête de l'eau ? Je ne sais plus.
Je t'en veux comme je ne t'en ai jamais voulu. Je t'en veux de me forcer à me demander si tu n'as pas raison. Si ce ne serait pas mieux d'arrêter les dégâts et de te laisser poursuivre ta route comme tu l'entends. Seul, mais comme tu l'entends. 

          Tu m'as dit que tu n'arrivais plus à voir la suite, que pour toi dans quelques mois, tout serait de toute façon perdu, de manière immuable. Si je devais être honnête avec toi, je te dirais que moi je ne vois même plus la semaine prochaine. Il y a 10 jours, je voyais jusqu'à l'horizon, jusqu'au bout. Avec des points d'interrogations certes, mais jusqu'au bout avec toi. Aujourd'hui je ne vois plus la semaine prochaine. Tu as annihilé ma conception du nous. Tu as frappé à la base de tout, et tout s'écroule un peu plus de jour en jour. Et plus la fumée se dégage, plus je vois l'état de la ruine. Plus les flammes s'éteignent, plus je vois à quel point l'édifice à sombrer. La question que je me pose c'est va t on vraiment le reconstruire. Veux tu vraiment le reconstruire tout d'abord. Mais surtout va t on réussir. Je ne vois pas la semaine prochaine, alors imaginer une nouvelle construction c'est au delà de mes forces. Comment faire. "Bonjour, tout vas bien ?" On ignore tout et on continue comme avant ? Ca sonne tellement malsain. "Bon, il faut qu'on parle" ? Pour de nouveaux cris, de nouvelles larmes, de nouveaux mots lancés sur le moment qui détruiront les derniers piliers encore debout, une nouvelle séparation interminablement destructrice ? 

          Je ne sais plus quoi penser. Tu m'as laissé le temps de faire le point sur les dégâts, je t'avais dit que tu n'aurais pas du. Je t'avais dit que tu aurais du me suivre quand je t'ai proposé de commencer à reconstruire. Mais tu ne m'as pas écouté. Tu à préféré te reconstruire toi en premier. Erreur ? Raison ? Je ne sais pas. Ce qui est sur c'est que seul, je n'ai pas pu commencer à reconstruire. Et pendant les jours que tu prends, les pierres continuent de tomber. 


Moi. Seul. 
Au milieu des décombres.


"Amour gloire et beauté"